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En réalité, la substantifique moelle du discours de Nicolas Sarkozy se situait dans sa première phrase: "Nous vivons dans une démocratie apaisée où tout le monde s'écoute". Sauf que lui, il s'en va! Ce sont les autres qui doivent écouter et se contenter d'un "débat" qui n'en est pas un. Les limites de l'exercice sont très rapidement atteintes. Car cette contradiction structurait l'intervention du chef de l'Etat
Une intervention dans laquelle on sent clairement l'influence d'Henri Guaino, le conseiller spécial du Président. Une première partie dans laquelle bien des républicains en général et des hommes et des femmes de gauche en particulier peuvent se retrouver. Le rappel au volontarisme de l'Etat, à la force de la République ou encore à la volonté de mettre en avant "le récit national", ce qui "fait France", rencontrent chez nous un certain écho.
Or ces contradictions, qu'elles sont-elles?
Le chef de l'Etat est beaucoup plus flou sur ce point. Il égrène alors la liste des réformes engagées depuis sa prise de fonction. La fin des "régimes spéciaux", le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, le "bouclier fiscal", la refonte de notre outil de Défense (sans parler de la réintégration dans le commandement intégré de l'OTAN), la reconnaissance mutuelle par la France et le Vatican de tous les diplômes au nom du processus de Bologne (engagement pour construire un espace européen de l'enseignement supérieur avant 2010) sur la reconnaissance des diplômes étrangers, ce qui est une atteinte sans précédent au principe de laïcité (ce dont il ne parle pas). Pour le travail, il estime qu'il doit être justement rémunéré, il a raison, mais comment? En demandant aux actionnaires d'en laisser une petite part aux salariés? Quand dans le même temps on impose les politiques européennes qui portent une responsabilité écrasante dans la situation actuelle? Comment faire pour réduire la Liberté à de simples règles d'encadrement du capitalisme car dans le même temps on impose le Traité de Lisbonne qui sanctuarise la liberté totale des mouvements des capitaux au sein de l'Union Européenne et en dehors. Comment parler de protection et de sécurité en procédant à des coupes sombres dans les services publics, en poursuivant les privatisations (La Poste), en détruisant la fonction publique territoriale.
"L'Europe doit changer" dit-il, c'est vrai. Depuis 20 ans nous le disons. Mais là encore il y a les mots et la réalité. Elle doit changer pour rester la même. Elle doit même tellement changer que le chef de l'Etat soutient Mr Baroso, le Président sortant de la Commission! Elle doit tellement changer qu'il n'en dit pas un mot devant les parlementaires. Les élections européennes viennent d'avoir lieu: 60% d'abstention: pas un mot sur ce refus de vote des Français, "l'Europe doit changer". Mystères et boules de gomme. Comprenne qui pourra.
Les Français sont de plus en plus rétifs au formatage libéral qui s'impose à eux via notamment les politiques d'intégrations européennes. Ce qui ne veut pas dire qu'ils sont hostiles au changement, certainement pas. Mais la difficulté politique est rendue plus grande par la crise profonde de l'identité nationale que traverse notre pays. Cette crise de l'identité nationale se greffe naturellement sur une crise de la citoyenneté et une crise sociale. Ce qui renvoie directement à tous les discours sur les discriminations.
Or pour parvenir à mettre en place ces politiques libérales, qui sont la réalité de la vraie vie, il faut un minimum de soutien populaire pour éviter toute rupture du corps social. La question du "récit national" devient ici fondamentale et avec elle la place d'Henri Guaino. Parce qu'elle vise à déconnecter la question sociale (au sens de force politique d'émancipation au service de la Liberté) de la question nationale. Faut-il rappeler qu'Henri Guaino est l'auteur d'un petit livre écrit en 2000 qui s'intitule "L'étrange renoncement". Que la France renoue avec elle même, avec son histoire, qu'elle cesse de s'empoisonner dans la perpétuelle repentance, est bien sûr une excellente chose car c'est une condition de l'existence même de notre peuple en tant que peuple politique. Mais la question sociale a un rapport essentiel avec les projets politiques d'émancipation et de ruptures avec les forces qui aliénent. Forces du capital, de domination sociale ou culturelle, force politique. Or le président de la République a t-il évoqué ces points dans son intervention d'hier. Bien sûr que non. Le grand défi de la gauche sera de proposer un projet politique au peuple français, qui soit un projet républicain d'émancipation et de libération des liens ténus qui entravent les hommes et les femmes.
Le chef de l'Etat a t-il fixé une telle perspective? Pas à ma connaissance.
Claude NICOLET
Premier secrétaire du MRC Nord
Secrétaire national
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Le PS, en l'occurrence Arnaud Montebourg et Olivier Ferrand, viennent de remettre à Martine Aubry, au nom de la commission qu'ils co-président, un rapport sur la nécessité d'organiser des primaires pour que la gauche puisse avoir un (e) candidat (e) en mesure de l'emporter en 2012. Ce rapport s'intitule "Pour des primaires ouvertes et populaires". Il faut le dire, ce texte, est intéressant. Le ton est directe et tranche avec la traditionnelle langue de bois. Un certain nombre de réalités sont posées et les propositions qu'il contient sont dignes d'intérêts. Cela constitue un progrès, dans la mesure où il pose la question du fonctionnement de l'ensemble de la gauche française mais aussi de son projet, de sa relation au peuple et qu'il propose une méthode et un calendrier. C'est un point de départ sérieux pour engager le débat indispensable et tant de fois repoussé.
Il faut néanmoins se souvenir des propositions du MRC, déclinées à l'occasion du discours que Jean-Pierre Chevènement a prononcé à l'université d'été du MRC, à Belfort le 07 septembre 2008, il y a presque un an. Si la gauche trouve en elle la force de se rassembler, de travailler et de réfléchir, elle a suffisamment d'intelligence à mettre au service des Français pour que l'on puisse l'emporter.
Claude NICOLET
Premier secrétaire du MRC Nord
Secrétaire national
Je vous en propose l'extrait suivant:
"Des primaires à gauche
Faisons d’abord lever ce débat ! la Fédération ou la Confédération de toute la gauche n’organiserait-elle pas de vastes primaires à gauche en 2011, largement ouvertes à tous les militants et sympathisants ? J’entends dire que cette ouverture qui réussit assez bien aux Etats-Unis ferait perdre au parti socialiste son rôle directeur. Mais c’est une vue étroite des choses. Il faut sortir de l’esprit de boutique et parler au pays. Je crois que celui-ci est prêt à entendre un langage audacieux qui lui apprendrait à penser à nouveau collectivement et à comprendre ce que le mot « peuple » veut dire.
Ce que le regard collectif a défait, comme l’a montré Patrick Quinqueton, la « classe ouvrière », le « citoyen », le regard collectif doit le retrouver : le « peuple en corps », c’est-à-dire l’ensemble des citoyens, à nouveau convoqués à l’existence politique.
C’est cela que nous avons à réinventer : « le peuple français » d’abord mais aussi le peuple français s’adressant à une Europe des peuples, capable d’exister par elle-même et de parler au monde entier ; c’est cette ambition et le regard qui manquent aujourd’hui à la gauche. Il est temps de les lui redonner. Nous n’y parviendrons pas seuls, mais au moins nous pouvons, seuls s’il le faut, témoigner de cette exigence !
Nous aiderons ainsi le peuple français à se retrouver et à poursuivre son Histoire, dans une Europe renouvelée, une Europe des peuples, qui pourra, elle, être aussi un pôle dans le monde de demain, un pôle nécessaire, indispensable au dialogue des nations et des cultures. Voilà un projet exaltant et réaliste à la fois. Il faudra l’incarner car nous ne pouvons pas laisser plus longtemps la gauche en déshérence.
Courage donc camarades, imagination et détermination ! Croyons en la France, croyons en notre capacité d’action collective, croyons en l’avenir du peuple français ! "
Jean-Pierre Chevènement, Belfort le 07 septembre 2008.
Dans un sondage du journal Sud-Ouest, 54% des Français se disent favorables à un grand parti de gauche qui procéderait de la fusion de ceux qui existent aujourd'hui. Cette nouvelle est intéressante. Même si un sondage reste un sondage et qu'il faut faire preuve de prudence, ces résultats traduisent une réalité que nous connaissons tous: la forte volonté de l'électorat de gauche de voir celle-ci se rassembler.
Nous savons aussi que le rassemblement, voire l'union, ne peuvent se faire dans n'importe quelles conditions. Il faudra un vrai débat, une véritable analyse de la crise financière à mettre en relation avec la crise existentielle et identitaire qui frappe la gauche française et plus largement européenne.
Le Mouvement Républicain et Citoyen fait cette proposition politique à l'ensemble de la gauche depuis plus d'un an maintenant, puisqu'il s'agit du contenu essentiel de la motion d'orientation de notre congrès de juin 2008: "Pour la création d'un grand parti de toute la Gauche".
Seule cette perspective permettra de créer l'électrochoc nécessaire à gauche et dans le pays pour tracer une perspective politique à la hauteur des attentes de nos concitoyens. Pour y parvenir il faudra passer probablement par des choix et des révisions douloureux, mais il n'y a pas d'autre chemin.
La droite française a réussi son "aggiornamenta idéologique" en se coulant dans le moule du néo-libéralisme et de la globalisation financière et en devenant le plus ardent défenseur et promoteur d'une construction européenne qui correspond idéalement à ses intérêts stratégiques, économiques, culturelles et sociaux. Autrement dit, la droite est aux affaires pour mener une politique de droite, l'assumer totalement et l'Europe en est désormais le parfait relais. Il est clair que cela pose un problème majeur au Parti Socialiste qui avait fait de la construction européenne la colonne vertébrale de son projet politique. Or ce dernier lui a été subtilisé par l'UMP qui en quelque sorte a fait la politique du coucou.
Le grand parti que nous appelons de nos voeux passera donc par une nécessaire refondation. La question sociale s'impose avec une telle évidence qu'elle en sera une des priorités.
Le MRC renouvelle ses propositions. Ce sont celles de la lucidité et du bon sens.
Claude Nicolet
Premier secrétaire du MRC Nord
Secrétaire national
Mis à jour ( Lundi, 15 Juin 2009 12:10 )
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La multinationale de l'industrie automobile, la General Motors est en faillite depuis hier. Voilà qu'une entreprise géante, la première de sa catégorie depuis soixante dix ans est obligée de disparaître et de se mettre sous la protection en particulier du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.
Mais il y a aussi Cadillac, Chevrolet, Buick, GMC, Saturn, Vauxhall et surtout en Europe Opel et Saab. Opel est sauvé par le gouvernement allemand et des capitaux russes, pour Saab en revanche...La commission européenne interdira t-elle à Angela Merkel de sauver une partie de l'industrie allemande? Quant à Pontiac et autre Hummer c'est la disparition pure et simple. Ce sont des dizaines de milliers d'emplois qui sont en danger, sans compter les conséquences sur les sous-traitants, le commerce, les banques...Avec la General Motors ce sont aussi les schémas anciens qui volent en éclat. Barak Obama va injecter entre 30 et 50 milliards de dollars selon les sources dans le sauvetage de GM. L'intervention de l'Etat, les nationalisations sont désormais le seul outil à la hauteur des défis économiques auxquels il faut répondre.
Dans le même temps, le secrétaire d'Etat au trésor (le ministre des finances) des Etats Unis d'Amérique est en Chine, pour discuter d'équilibre budgétaire mondial, parité des monnaies et parler avec les chinois de leur idée de création d'un "panier de monnaies" pour stabiliser la situation monétaire mondiale. Cet équilibre doit être plus que jamais au coeur de la réflexion de l'ensemble des responsables politiques quels qu'ils soient. En effet, la majeure partie de la dette des Etats Unis d'Amérique est détenue par les Chinois notamment par l'achat massif par ces derniers de bons du trèsor américain. Et la Chine soutient (encore) sa croissance par des exportations importantes vers les Etats Unis, en particulier de produits manufacturés et d'échanges technologiques. Autrement dit, les chinois vendent leur croissance en achetant la dette américaine. Tant que cela fonctionnait, ce mécanisme soutenait la croissance mondiale. Au prix d'une désindustrialisation et d'un endettement massif, les Etats Unis sont parvenus à maintenir leur système en place. C'est ce modèle, basé sur le libre échange, la désinflation compétitive, la concurrence de la main d'oeuvre et la liberté totale des mouvements de capitaux qui est en train de s'effondrer.
Mais la crise des "subprimes" est passée par là et elle a asséché la finance mondiale. Certes, GM a fait des erreurs. Inadaptation de l'offre avec l'évolution de la demande, crise du prix du pétrole ces deux dernières années, véhicules trop gros, trop gourmands. Résultat: les ventes ce sont effondrées de 45% en un an et la dette cumulée sur ces quatre dernières années est d'environ 100 milliards de dollars, l'action GM ne vaut plus que 75 cents, autrement dit rien.
La catastrophe sociale sera terrible aussi, car dans le cas présent, une très forte prise en charge sociale est faite directement par l'entreprise. L'essentiel de l'assurance maladie était assurée par GM ainsi que les retraites. Or ce sont environ 500 000 retraités qui risquent de voir disparaître leurs revenus.
Autre conséquence, l'impact territorial. L'Etat du Michigan et la Ville de Détroit qui connaissent déjà le prix du déclin industriel, voient le fleuron de l'industrie américaine mettre la clef sous la porte. Il est question d'un plan de 10 milliards pour la Ville.