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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 15:46
Europe: une question de génération
Marie-Françoise Bechtel - Tribune | Jeudi 16 Février 2012 à 15:01 | Lu 2612 fois


A-t-on assez entendu répéter au moment du referendum sur le traité de Lisbonne que l’Europe c’était la paix ? Comprendre : plus jamais de guerre franco-allemande, plus jamais d‘occasion donnée au fleurissement d’idéologies nauséabondes et à la prise de pouvoir par des dictatures. Une désillusion ? C'est la question que pose Marie-Françoise Bechtel, première vice-présidente du Mouvement républicain et citoyen (MRC).



Fait remarquable pour tous ceux qui ont participé à la campagne référendaire de 2005 : cette adhésion à l’Europe de Bruxelles par le « plus jamais ça »  était le fait de l’électorat âgé, et très rare était au contraire cette motivation dans l’électorat jeune. Les sondages post électoraux ont pleinement confirmé ce clivage en le résumant à peu près ainsi : les premiers voyaient dans la construction communautaire la fin des guerres, les seconds la montée du chômage. Je me souviens avoir ainsi entendu Stéphane Hessel expliquer lors d’une conférence publique qu’on ne pouvait être que pour le traité de Lisbonne quand on avait connu les camps. Et j’entends encore une étudiante en plein quartier latin me dire : « l’Europe ? J’ai compris : mes parents sont sans emploi depuis dix ans ».

Aveuglement

Jusqu’à quand une génération aveugle qui a passé le relais aux quinquagénaires bourrés de bien-pensance et plus sensibles au confort de leur pensée qu’à la détresse des classes populaires tiendra-t-elle ainsi les tribunes où se fait l’opinion ? Jusqu’à quand l’aveuglement sur la marche réelle de l’Europe « unie » continuera-t-il, à coups d’austérité prolongée et de déni de la démocratie à servir de drogue dure à la classe politique et médiatique ? Eh bien peut-être après tout, jusqu’à la crise grecque.
Pour ne pas voir les effets réels de la « construction » européenne, il aura fallu depuis au moins trente ans un aveuglement tout particulier. Passons sur la montée depuis les années 80 de l’extrême-droite notamment dans l’Europe du Nord au fur et à mesure que la « construction européenne » se fait plus présente dans la vie de tous les jours. Passons encore sur le fait que la crise mondiale si proche de la crise de 1929, dans sa version européenne – crise des dettes, crise de l’euro, installation de la récession - devrait plutôt sonner l’alarme dans les esprits de ceux qui ont connu l’avant-guerre. Oublions le fait que la mise de la Hongrie au ban de l’opinion a lieu non parce que ce pays a renoué avec le droit du sang cher au chancelier Hitler, en se proposant de faire voter les « Hongrois de souche » de nationalité étrangère et résidant à l’étranger, mais parce que son dirigeant a voulu, crime très supérieur, reprendre en mains la banque centrale. Et faisons enfin semblant de ne pas voir le rôle du marché et  des groupes industriels les plus puissants, les mêmes que ceux qui ont préféré l’Europe nazifiée au danger socialiste et communiste, et les mêmes toujours, éternellement les mêmes, auxquels les institutions européennes, Commission, Cour de justice, Parlement même apportent un indéfectible soutien.
 
Il reste aujourd’hui que le peuple grec est dans la rue. Et que  le héros du combat antinazi, Manolis Glezos « repart en résistance » comme le titre la presse. « Résistance des peuples démocratiques unis » qu’il vient de créer avec Mikis Théodorakis donne une belle leçon aux croyants de l’Europe commerciale de Jean Monnet propulsée au rang de rempart contre les guerres. Non, Glezos n’est pas le « Stephane Hessel grec » comme le dit Libé. Beaucoup plus lucide, il a compris que l’Union européenne était une machine à engendrer les pires dévoiements. On ne pourra plus dire désormais que l’Europe met fin au combat contre les dictatures : c’est l’Europe dans sa marche actuelle qui risque de mener à la dictature. La boucle est bouclée.
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