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8 janvier 2007 1 08 /01 /janvier /2007 13:34

2007, vaste avenue
Il y a quelques semaines, Pinochet est mort sans avoir été jugé et cela est dommage.
Pourtant, il y a longtemps que Pinochet était mort et jugé. Mort à l’Histoire et jugé par l’Histoire, mort à l’honneur le 11 septembre 1973, sans que les honneurs militaires d’aujourd’hui, dans son pays,  ne le puissent racheter.
En commettant, avec l’appui des Etats-Unis, l’un des coups d’Etat les plus violents d’Amérique latine, Augusto Pinochet et la junte qui l’entourait rompaient avec la  légalité, avec la « doctrine Schneider » et la fidélité de l’armée chilienne à la Nation. Ils brisaient par cet acte l’une des clefs de voûte de la société de ce pays, marquée depuis pratiquement toujours par la solidité de ses institutions et le respect de sa constitution. Le crime n’en était que plus grand, même s’il fut moins sanglant que dans certains pays voisins. On n’assassinait pas seulement des hommes, on tuait aussi une démocratie.
Mais celui qui entrait dans l’Histoire, en ce matin du printemps chilien de 1973, en ce mois de la fête nationale, des drapeaux et des cerfs-volants flottant dans les rues depuis Arica jusqu’à Punta Arenas, en ce temps où, selon le dicton populaire, « septembre danse avec les pieds de la Patrie », c’était Salvador Allende.
De même que les siècles futurs ne retiendront rien du nom de Klaus Barbie, mais que les enfants de France connaîtront à tout jamais le nom de Jean Moulin, Augusto Pinochet, avec ses médailles et breloques, sera jeté à la poubelle du temps, c’est-à-dire, certainement, au pire des jugements de l’Histoire.
Qu’aurait été, en effet, Augusto Pinochet, sans la fin héroïque de Salvador Allende, l’événement qui donna à son forfait une résonance universelle ? Un dictateur de plus, un Franco de pacotille, un Ubu féroce et tragique à rajouter aux noms des mouches qu’égrenait tristement Pablo Neruda, quelques années plus tôt dans son Chant Général de l’Amérique : « mouche Tachos, mouche Martinez, mouche Trujillos,  mouche Somoza... »
C’est de Salvador Allende qu’il faut se souvenir aujourd’hui et, avec lui, du cortège des ombres défigurées qui disparurent ensuite dans des caves sordides de la DINA, sur le stade de Santiago ou dans les flots du fleuve Mapocho.
Le président Allende, mort les armes à la main en défendant le palais présidentiel de la Moneda, incarne incontestablement le sens du devoir et les plus hautes valeurs de la République, inspirées par la loyauté et la fidélité.
Dans le livre de sa vie se déploie un long tissu d’actions publiques et personnelles, qui illustrent ces valeurs. Salvador Allende, même pour ceux qui n’approuvèrent pas toutes ses options politiques, vécut en homme libre, debout, ferme dans ses convictions, au service de la haute image qu’il se faisait de sa tâche.
De cette vie exemplaire, Ségolène Royal a pu s'entretenir et peut-être s'imprégner, en rencontrant il y a quelques mois Michèle Bachelet, la présidente chilienne, dont la famille figure parmi les victimes du coup d'Etat de 1973.
Il n’importe donc pas tant -- en cette année 2007 sera en France, n’en doutons pas et travaillons-y avec Jean-Pierre Chevènement, le vaste chantier d'un changement salutaire -- de déplorer le rendez-vous manqué d’Augusto Pinochet avec ses juges, que de rendre hommage à Salvador Allende et de répéter, une fois de plus, les mots d’espoir qu’il lança depuis La Moneda assiégée, lors de son dernier message radiophonique : « Plus tôt qu’on ne le croit s’ouvriront les vastes avenues où marchera l’homme libre du futur ».
Gérard Teulière
MRC Tarn

Publié par André Baup
Mairie d'Albi
16, rue de l'Hôtel de Ville
81023 Albi cedex 9
andre.baup@free.fr
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